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4.1.1 Aspect thérapeutique


La question du recours à une approche thérapeutique, au sens strict du terme, nécessite que l’on s’adresse à des personnes présentant une souffrance particulière, sinon elle ne présente pas d’objet pertinent pour se justifier en tant que telle. On ne parle pas de l’aspect thérapeutique de l’enseignement scolaire, sinon par métaphore.

Evoquer un abord thérapeutique, c’est donc reconnaître l’existence d’une souffrance : ici, à l’IPPA, Structure « ADO », il s’agit de personnes souffrant de troubles précoces et sévères du développement psychoaffectif : autisme, psychoses précoces déficitaires, dysharmonies psychotiques.
Les débats actuels autour de l’autisme comme handicap fixé ou comme maladie évolutive, quels qu’en soient les enjeux théoriques et pratiques sous-jacents, ne remettent pas en cause cette notion de souffrance : sauf pour certaines associations qui définissent l’autisme comme une variante originale du développement normal, et qui nécessiterait alors uniquement une mise en place de techniques éducatives appropriées au développement particulier de l’enfant autiste.
Si l’action éducative est essentielle auprès des personnes autistes, pour nous, celle-ci ne prend pleinement son sens qu’en intégrant les aspects psychoaffectifs et la prise en compte globale de la personne. Ces aspects relèvent d’une réflexion spécifique psychiatrique et psychologique associée au projet éducatif, autour des questions sur la conscience de soi, les représentations psychiques, les affects, la capacité d’individuation, les modes de relations à soi-même et aux autres, permettant de mieux comprendre l’organisation psychique de la personne. Cette réflexion, bien que située dans le champ médico-psychologique, ne prend de son côté un sens que si elle est partagée avec les éducateurs, et dans son élaboration, et dans ses conclusions.

L’équipe médico-psychologique est constituée par un médecin psychiatre, une psychologue, une orthophoniste (formée à une approche spécifique de la communication et du langage), une psychomotricienne (formée à une approche spécifique des relations entre les aspects affectifs, somatiques et cognitifs de la personne ainsi qu’à leur expression sur le plan corporel).

Les divers intervenants de l’équipe médico-psychologique procèdent à une évaluation la plus précise possible des difficultés de chaque jeune, afin de mettre en forme un projet thérapeutique individuel (individuel entendu comme spécifique à chaque adolescent) : ce projet sera ensuite pris en considération dans l’élaboration globale du projet éducatif individualisé.

Il ne s’agit pas de multiplier les temps spécifiques de prise en charge thérapeutique, au détriment des temps d’activités éducatives, de les accumuler en dehors de la prise en charge globale du jeune.
Il n’y a pas de clivage entre impératifs psychologiques et impératifs éducatifs : les deux aspects restent étroitement complémentaires dans la prise en charge globale : les difficultés psychologiques, psychomotrices, et d’expression langagière sont prises en compte dans le cadre global des activités.

Il est cependant nécessaire de mettre en place, pour certains jeunes reçus ici, des aides spécifiques :
  • Soit en adressant un jeune à un rééducateur ou à un psychothérapeute extérieur à l’institution. (Par ailleurs, lorsqu’une prise en charge spécifique préexistait à l’entrée du jeune à la Structure « Ado », nous essayons d’en maintenir la continuité : aménagements d’emploi du temps par exemple).
  • Soit en proposant au sein de l’institution une prise en charge spécifique :
    • prises en charge en psychomotricité, en séances individuelles ou en petits groupes.
    • prises en charge en orthophonie, en séances individuelles ou en petits groupes.
    • entretiens réguliers avec la psychologue ou le psychiatre.
    • groupes thérapeutiques : co-animés par la psychologue et un(e) éducateur (trice) et par la psychologue et l’orthophoniste.


Créé par: admin dernière modification: Mercredi 04 dJuin, 2008 [08:57:23 UTC] par admin